La Yamaha SGV-300 (appelée souvent la Saber) est en fait la réédition de la SG5 apparue sur le marché japonais à la fin 64.
A première vue, la SG5 semble entièrement originale. Le look est pas qu’un peu guerrier, inspiré qu’il est du sabre (saber en anglais) des samouraïs japonais : le Katana. Impression renforcée par la crosse et surtout par la silhouette assez agressive du corps. Lequel, à y regarder de plus près, repose sur une idée simple. Au lieu de copier bêtement la Rickenbaker 4001, qui sera l’emblématique basse de Lemmy , on la renverse et on retire un p’tit bout de la corne inférieure. Simple mais efficace. La preuve : la forme obtenue va inspirer nombres de pelles des métallos de la génération suivante. En particulier certaines Ibanez chères à Paul Stanley (Kiss).
De plus, ça lui donne un faux air de Mosrite , dont le concept est similaire, à ceci près qu’il s’agissait d’une Strat’, à la Saber. Et je suis certain, absolument certain, que si [Johnny Ramone] l’avait connue, il aurait longuement hésité, lui qui s’est fait le porte-drapeau de la plus cheap des marques US.
Pour ce qui est du nom de la réédition on admirera le SG de SGV qui ne vise pas Gibson et sa célèbre déclinaison de la Les Paul, mais-on-mais non. En réalité SGV pourrait avoir deux explications. La première serait l’acronyme de Saber Guitar Vibrato ou bien, deuxième probabilité, le V ne serait que le 5 des chiffres romains.
Quoiqu’il en soit des supputations, la SGV a été fabriquée et déclinée en cinq grandes séries :
1) la SGV 300 : 1 simple (position manche + deux simples (pas un double, 2 simples) position chevalet. Et le fameux vibrato à faire pâlir Epiphone et son Tremtone, Fender et le vibrato des Jazzmasters. D’ailleurs, à côté, le Bigsby, ce petit chef d’oeuvre de mécanique, fait figure de levier cromagnonesque.
2) la SCV 500 : 2 simples, pas de vibrato. Mieux finie que la 300. La seule de la gamme a être dépourvue de vibrato.
3) la SGV 700 : « Deluxe finish » dit le catalogue. 1 simple (position manche) et 2 simples en position chevalet. 1 sélecteur 3 positions. 3 potards balance, tonalité et volume. Par-dessus le marché, il y avait un vibrato !
4) la SGV 800 : tout pareil que la 700, mais avec une plaque de protection perlée (Pearly pickguard).
5) la SGV 1200 ( ?) : une version 12 cordes. Très à la mode, ça la 12 cordes dans les 60ties. Demandez voir à Roger McGuinn….
Il y a même eu une [version basse].
Quant aux coloris, ils allaient du rouge pas vraiment rosé au jaune pas franchement moutarde en passant par le bleu réellement Mosrite et le noir indubitablement Dupont de Nemours….
J’ai failli oublier le sunburst, le blanc-crème et le vert.
Pour ce qui est du son, la 500 tout comme la 12 cordes était limitée à l’accompagnement, les 300, 700 et la 800 avaient un registre lead assez large s’étendant du jazz au surf. Remarquez, pour le surf et le punk-rock, avec une dégaine pareille et les deux simples alnicos….
Les caractéristiques générales communes, SG5 et SGV, sont les suivantes :
Corps : aulne
Manche : vissé, érable.
Touche : palissandre (il y eut des exemplaires, très rares, en touche maple)
Micros : alnico
Frettes : 22 (y compris pour la SG5, chose assez rare à l’époque)
Vibrato : déposé et développé par Yamaha
Tirant des cordes : livrées en 9-42
La SGV sera une Arlésienne de ce côté-ci de l’hexagone. On la verra très peu à Paris. Je n’en ai vu qu’un seul exemplaire chez piano Hamm rue St Placide. A Pigalle que dalle. Ce qui ne veut certainement pas dire qu’il y en ait eu ailleurs dans l’hexagone.
Pour conclure, hormis le fait qu’elle était fabriquée à Taiwan, elle reprenait exactement les mêmes caractéristiques que l’originale fabriquée au Japon. Toutefois certains exemplaires avaient des mécaniques à blocage rapide, plus pratiques pour le changement de cordes et garantissant une meilleure stabilité de l’accordage.
Et comme toute guitare à son joueur célèbre attitré, pour la SGV, la top ambassadrice sera Barbie,.. Oui, Barbie la copine blondasse décolorée de Ken.
Ouèche.
Professor BeeB HôPô
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