MiCK aBRaHaMS 1/2 PRéSeNTaTioN

MiCK aBRaHaMS 1/2

On s’en doute, il va être, une fois encore, question de porcinets dans cette charcuterie, heu, pardon… ce blog ! Une manie !
Mais bon …

MiCK aBRaHaMS 1/2Lui c’est vraiment spécial. Il a son franc parler (voir les réponses). Et, avec,  un sacré parcours. Pour mon plus vieux pote (celui qui est chevrier en Ardèche) et mézigue, c’est même une ribambelle de souvenirs.
Mais, là, je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne pourront jamais connaître !
Et pour cause : ça remonte à 1969 ! Enfin, ils connaîtront peut-être, mais ils ne l’auront pas vécu ! CQ, mais c’est FD !
Vu qu’ on était vachement branché à l’époque (Râââh ! Radio Caroline), on connaissait le bonhomme depuis This Was, 1er LP de Jethro Tull, et son célèbre joueur de flûtiau : Ian Anderson. Groupe dans lequel Mick Abrahams tenait la SG (ça aussi, ça devient une manie !).

Complètement dans la mouvance de ces temps préhistoriques, Mick Abrahams quitte le groupe qui venait de le propulser au-devant de la scène internationale. Officiellement la bisbille concernait les orientations musicales de Jetho Tull. M.A. avait des velléités rock-blues et I.A. voulait une ligne jazz-country. De quoi effectivement tout plaquer. JT, passé le 2ème album (brillantissime) va se commettre dans d’affligeantes tournées colossales pour babas futurs bobos.
Laissant la place à Tommy Iommi, intérimaire, puis à Martin Lancelot-Barre, titulaire, Mick Abrahams s’en va fonder Blodwin Pig. Andy Pile (ex : Victor Brox, Jensen Mood, Mc Gregor Engine,  futur : Juicy Lucy, Savoy Brown, Alvin Lee & Co, Kinks, etc.. bass);  Ron Berg, (batterie), Jack Lancaster (ex : Pacific Drift, futur Deviants) : sax, flûtes et toutes ces choses.
MiCK aBRaHaMS 1/2Le tout formait un sacré carburateur (merci Lester) jouant un rock mâtiné de berceuses, de country anglais et, surtout un foutu drivin-rock jazz hyper coriace, irrité. Vigoureux, pugnace-punchy. Genre gants de boxe au K.O. Un truc qui découpe le lard façon jambon d’York ! 
En tout cas on était loin de l’exercice de style et les deux Lp du groupe (Ahead Rings Out et Gettin to This) décoiffaient sec. Avec une facilité consternante (c’étaient des vrais pros) et un respect évident pour leur public (cf.: le recto de la pochette de Gettin to This). Parmi les grands moments de l’histoire de Blodwyn Pig : avoir rejoint, sur la scène du Royal Albert Hall, Led Zeppelin lui-même. C’était le 29 juin 1969.
Autre morceau d’anthologie, franchement sublime : Send Your Son To Die !

Pour en revenir à mon pote et moi, on avait projeté un voyage en GB. Winchester …et sa cathédrale dans laquelle on n’a jamais foutu les pinglots. Il avait une copine là-bas. Mais ça a pas duré. Par contre on avait pris nos quartiers. Une carrée, presque sordide dans un ” bed & breakfast” minable, nous servait de base. Fish & chips à outrance, le Wimpy c’était Byzance.
Vu qu’on était fan de la première heure, alors on a acheté Ahead Rings Out illico dès le jour de son arrivée en import au Discobole, 27-29, Galerie des Marchands – 1, Cour du Havre  78008. Dans la Gare Saint-Lazare sous MiCK aBRaHaMS 1/2l’horloge pendue, juste avant notre départ, vingt minutes avant de grimper dans le train. Le L.P. a fait le voyage aller et retour.

On avait craqué. Lui sur Dear Jill qui cartonna assez fort dans les charts anglais. Et moi sur It’s Only Love qui rappelait le Walkin In The Park de Graham Bond, mais version Colosseum.  Le disque, enregistré sur un huit pistes, était produit par Andy Johns, le petit frère de Glyns Johns, celui qui était l’ingé-son des Stones (Begggar’s Banquet).
Et comme ça ne suffisait pas et comme on s’ennuyait grave-de-chez-grave- (mais alors vraiment grave, tu vois, là !) à Winchester, on a décidé d’aller à Plumpton au 9th National Jazz & Rock Festival. C’était pas loin : juste quelques dizaines de miles ! On les a fait en stop et à pied. Notre premier festival de rock. 3 jours de promiscuité, de chaleur et d’abstinence !!

Mais l’affiche, bon dieu, quelle affiche ! Pink Floyd, les Who (Heaven And Hell“, I Can’t Explain, Fortune Teller, MiCK aBRaHaMS 1/2It’s A Boy, 1921, Amazing, Journey, Pinball Wizard, Substitute, Summertime Blues, Shakin’ All Over), Aynsley Dunbar, Groundhogs, Fat Mattress (1er concert du 1er groupe de Noël Redding en voie de larguer Jimi Hendrix), Blossom Toes, Deep  Purple (Blackmore irrascible comme un hérisson en rut). Et Blodwyn Pig, le 10 août.

Là on est tombé raide. Incontestablement la révélation scénique du festival ! Avec Spirit Of John Morgan et East Of Eden qui faisait l’une de ses toutes premières apparitions. Du coup on est devenu franchement accros, et ça dure encore. Au fur et à mesure des années, on a essayé de le suivre, de savoir ce qu’il devenait. On cherchait ses disques dans les bacs de tous les magasins où l’on passait. Pas facile !
De même, on a ferraillé dur comme fer pour faire comprendre au monde indifférent que Mick Abrahams est tout de même un sacré guitariste de blues (au moins) à la sensibilité exacerbée. On n’a pas complètement réussi. Est-ce plus mal ?

Mais bon ! Brûlons des étapes et faisons fis des souvenirs. Impasse sur les disques solos de MA, le MA Band, les reformations épisodiques de Blodwyn Pig. Et même un groupe This Was. Rien non plus sur Aerosmith, qui cite Blodwyn Pig dans ses influences, ni sur la reprise de See My Way par Joe Ramone ……

Car, presque 40 ans plus tard, je retrouve Mick Abrahams, en chair et en os virtuels. Et mon pote, là, il est baba !!!
Allez….
On passe au questionnaire  …

Professor BeeB HôPô

PS : la photo, c’est vraiment le 9th National Jazz & Rock Festival. On y était, je vous dis.

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2 Commentaires

  1. D’affligeantes tournées colossales pour babas futurs bobos”, et alors où est le problème ? On n’a plus le droit d’aimer le mauvais goût spectaculaire en sandales dans nos salles de bain en marbre bio équitable acheté directement au petit producteur ?
    Plus, sérieusement, génial ce récit de Plumpton ’69. Je connais quelqu’un du Havre qui y était également si je ne m’abuse, et si ça se trouve c’est le pote avec lequel vous y étiez !

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