JoHN Lee HooKeR : TuPeLo
Bon, d’accord, elle est pas ce qu’il y a de plus rare.
Bon, d’accord, John Lee Hôôker a fini par s’auto parodier à la fin de sa vie après le succès planétaire de l’album The Healer, lequel, entre nous soit dit, en à aider plus d’un à se relever, à se reconstruire et à retrouver une voie peut-être à jamais perdue.
Bon, d’accord, sans lui : pas de Stones, pas d’Hendrix, pas d’Eric Burdon, pas de Them. Encore moins de Van Morisson et de John Hammond.
Pas de “Motor City is Burning”, pas de MC5 ? Oui, vous vous rendez compte ? : ça peut aller jusqu’à là….
Imité, plagié, copié, étudié. Décortiqué, disséqué. Note pour note, mot pour mot.
Car, bluesman plus séminal, plus déclencheur que lui, tu peux toujours courir ! Peut-être Robert Johnson, et c’est pas dit. Trop complexe. JLH est plus accessible et bien plus tripal.
Bon d’accord, c’est aujourd’hui la sempiternelle, nullissime et catastrophique Fête de la musique. Or, rappelez-vous : JLH est mort un 21 juin. Le 2001. Aucune commémo depuis. Les héros du peuple sont immortels. 21 juin. Solstice d’été.
Pourquoi je m’en rappelle ? C’est parce que, ce jour-là, le 21 juin 2001, quand j’ai allumé la radio, et que le speaker a annoncé sa mort, j’ai été retourné, suffoqué. Deux heures avant j’écoutais T-Bone Walker, influence déterminante de JLH.
Et deux heures après l’annonce, le coffret métallique “John Lee Hooker” (For Sale – 1994) qui trônait sur une étagère est tombé tout seul par terre. Là comme ça. Tout seul. Par terre. Pour la première fois depuis 8 ans que je l’avais posé.
Le blues de Clarksdale n’est-il pas, plus qu’aucun autre blues, la musique du diable ???….. Envoûté ? Envoûtant ?… va savoir !
Tupelo. Un classique du répertoire de Hooker. L’une des plus célèbres versions est celle jouée à Newport le 25 juin 1960. Il n’y avait pas un seul feulement. Le public était bouche bée. Tétanisé par la performance. Un homme assis, seul sur scène la gratte en main et le tap-footin’ pour battre la mesure. Elle sort quelques semaines plus tard sur le Lp The Folk Lore Of John Lee Hooker (Vee Jay L.P. 1033).
Tupelo. Ici, c’est la version figurant sur John Lee Hooker, un documentaire de Tony Knox. Diffusé sur Arte le 17 janvier 1994. En fait, celle du cédé Chill Out.
Toute cette séquence est une osmose parfaite entre l’artiste et son instrument, les souvenirs sur des trilles, des pull-off, des hammer-on, des glissandos, le tout sur la penta de Mi mineur, qui lui est si chère. Y’a même la planche de bois sous les pieds.
Y’ a même aussi un riff. Si !
Et on le sent. Pénétrant le corps comme l’humidité. Lancinant. Hypnotique.
Collant à merveille au texte et à la narration. Collant jusqu’à l’os.
Et cette voix, ces yeux humides, mélancoliques, larmoyants qui revoient et renvoient le bouillonnement des torrents d’eau de l’inondation qui traversa la ville en 1927.
Du pur John Lee Hooker quand il sait être grand. Grandiose.
Ouèche !
Professor BeeB HôPô
PS : Au fait ! C’est bien la première fois que l’on parle de Tupelo ici sans rappeler que la ville compte une naissance très célèbre. Une naissance royale qui eut lieu le 8 janvier 1935. Vous voyez pas qui c’est ??? Bon, d’accooord, je me suis laissé aller !
Oh, j’aime! (sans connaitre), merci Beeb!
Faut dire que le mec, c’est la Star du Blues ! Le look, La Voix, Le Style…. et puis l’écoute la 1ère fois de “Boom Boom”, le TOP du Blues Rock ! Le style “Lover Maquereau”:
“Boom, boom, boom, boom
I’m gonna shoot you right down
Right off your feet
Take you home with me
Put you in my house
Boom, boom, boom, boom…..” repris génialement par l’un de mes chanteurs préférés, Eric Burdon “The Animals”. Ensuite tout le monde du Rock se l’arrache. C’est à qui l’accompagnera, l’invitera, se précipitera pour chanter, over and over, ses tubes. Cela te fait revivre !!
Super l’article. Hooker est mort, T-Bone aussi, etc … Mais il nous reste Otis Rush, Buuy Guy, Johnny Winter, Taj Mahal et quelques autres !!! Blues Not Dead !
At Fildefer : Bukka White et, dans la même veine, Big Joe Williams, tous deux si injustement délaissés au profit de RJ, OK, encore que je leur préfère John Lee, car plus sobre en notes !!! Quant à Robert Johnson ???? Lis-ça : http://www.bebopo.biz/?p=3388 ….
Ouèche !!!!
J’préfère quand même Robert Johnson….et Bukka White !!!!!
Bordel !!! où trouves-tu tout ça?
Alors comme ça, on va aux States, on interwiew une vedette (bien le p’tit jeune), ben mon cochon! Tu peux pas aller en vac à la Baule comme tout le monde, hein? Et Manitas de Plata c’est de la merde ??!
Nonmedidon ! Philippe Manœuvre…un trou du cul.
Grâce à toi O grand Yaka, j’ai découvert Tupelo (JLH). J’ai pas tes mots pour en causer, mais putain! Question: que penses-tu de J.SATRIANI ? virtuose ou bien ?!
John Mc Laughin ?
Bon, allez hop : un chouchen, un bon vieux blues et au lit !
Raoul335
Juste magnifique !
(L’article)