MaRKy RaMoNe’s BRooKLyN’s oWN PaSTa SauCe

Depuis que trois Ramones sur sept sont allés voir si l’air d’en haut était aussi harmonieux que celui d’en bas, le seul Ramone qui porte encore les fondamentaux ramoniques et leur jouissif et jubilatoire enseignement rock’n’rollien, c’est Marky. Ahurissant batteur de rock, avec une frappe de caisse claire (sans parler de son jeu de cymbales pour le moins véloce) que seule Niou Iorque sait produire. En effet, Tommy navigue entre la production et le bluegrass, Ritchie a radicalement changé ses orientations musicales, bien qu’il se murmure un très prochain retour au rock; C.J. – qui continue toujours – a épousé l’une des nièces de Marky dont il a divorcé dans les règles puisqu’il s’est remarié avec une district attorney. Calvaire : il a un fils autiste. Quant à Elvis Ramone, sa présence tenait plus du coup de main que de la titularisation.

Mais il y bien plus marrant. Marky, cuistot dans l’âme, vient de lancer une sauce pour tagiolini. A base de sauce tomate, on s’en serait douté. Des olives aussi, donc pas de surprise (du chef !) non plus, sauf que là c’est des taggiasca, une variété d’olives originaire de Ligurie, région connue pour sa capitale, Gênes, dont un marin est parti joyeux pour une course lointaine.
Tout ça est évidemment mitonné aux p’tits oignons. Surtout qu’il en a… UN … Tout petit. Qui baigne tout seul dans la sauce tomate ! Nom choisi pour le p’tit pot : “Marky Ramone’s Brooklyn’s Own Pasta Sauce” (Brooklyn Marky Ramone’s Sauce Propres Pâtes, trado donnée, fautes comprises, par l’appli-outil linguistique franchement pas qu’un peu lourdingue de Google).

Au vu du sens du raccourci, et c’est peu dire, de la vraie fausse fratrie du groupe, c’est un peu longuet. Mais au passage, ça fait la promo de Brooklyn, même si Little Italy est dans Manhattan. Spagheto, ça pouvait le faire aussi, mais c’était déjà pris !
Que ceci ne nous empêche pas de lire la recette que Beeb HôPô a dégotée grâce des siens amis.
– 1 petit bulbe de fenouil émincé, 1 petit oignon, tranché finement,
– 1/2 cuillère à café de flocons de piment rouge,
– 2 gousses d’ail hachées
– 3 câpres, hachées grossièrement
– 1/3 tasse d’olives taggiasca, dénoyautées et coupées en deux
– 1 2 bouquet de basilic effeuillé
– 1 tasse de fromage ricotta de brebis
– 1 zeste d’1 citron.
– 2 livres de fettuccine.
Les 2 livres de fettucine, en fait, c’est deux livres de nouilles. Indispensables. Les fettucine, ça ressemble à des tagiolini qui ressemblent aux faveurs, mais c’est pas des faveurs puisque c’est des fettucine. La recette ne mentionne pas les tomates, mais y’en a ! Attention : tout doit être mis en boîte dans un pot de verre bocal de 24 onces ! C’est un des secret de la recette. Si ça tient pas, c’est pas bon. 24 onces, c’est 680,388555 grammes. Si le pot porte le label “Marky Ramone’s Own Brooklyn’s Pasta Sauce”, ça sera encore meilleur. Sinon ben, la nouillade, elle tiendra n’importe dans quel pot de pas forcément 680, 388555 grammes. Mais, elle sera vachté moins bonne. Essayez, vous verrez.
Dans tout ça, le plus dur à trouver, ça va être un bocal qui puisse contenir 680,388555g de ce qu’on veut. Pas sûr que ça existe par chez nous. Mais avec un peu de pot….

Bien entendu, pour toute cette tambouille, garantie pure et naturelle et qui sort vraiment des us et coutumes de chez rock’n’roll, il y a une explication et une raison.
L’explication : “You see, I made it with my grandpa; he was a chef at 21 Club. I watched him as a little boy, and then when I got older, I lived alone at 18, and so pasta sauce and spaghetti was the cheapest thing around. I got really good at making it, and so I am excited I get to share my recipe with others. And I got to do the artwork on bottle, and it’s really cool looking. Soon it will be sold in stores; right now you can only get it online and in restaurants”.
La raison : c’est une bonne dose de bienfaisance, mais pas n’importe laquelle : “The charity I am going to send it to will be one that goes to the soldiers coming home from Iraq who need it. And some will go to the families who’ve lost husbands and wives in the war. I’ve always said, you don’t have to support the war, but you should always, always, support the troops.”
Traduction abrégée : “le rata, c’est pour aider les familles des troufions qui sont reviendus d’Iraq pas forcément en très bon état ou des bidasses qui sont restés sur le carreau là-bas. Car, soutenir la guerre c’est pas cool, mais soutenir les marines, ça par contre, c’est bien.” Quand on sait que Marky était, dit-on, le Ramone “le plus proche” de Johnny Ramone connu pour ses idées disons, bien arrêtées (et beaucoup plus courantes dans le rock qu’on ne le croit), ça n’a rien de surprenant.

Alors, Marky fait tout. A fond les gamelles…. la popote avec ses casseroles, ses cocottes-minute, ses passoires et ses baguettes juste pour goûter si c’est du lard ou du cochon. A parte : ça l’a sûrement changé des insectes qu’il avait boulottés un beau jour pour avoir des protéines, la chose la plus ragoutante qu’il n’ait jamais faite, dit-il. Tu mitonnes !
On reprend.
Et, histoire de mettre du beurre dans les épinards, la promo, sur YouTube et sur son site, lui aussi en préparation, c’est tout juste s’il ne la fait pas avec poêlons, marmites et autres coquemars. Les p’tits plats dans les grands ! Certainement qu’il a même dû faire la plonge. Mais le résultat en vaut la peine, puisque comme le dit le slogan de la première vignette : la recette est si goûtue qu’elle bat toutes les autres…..

C’est que, voyez-vous, la batterie, c’est aussi dans la cuisine.

Ouèche !

Professor BeeB HôPô