Bo Diddley Roadrunner
C’est pas souvent les bios “ready-made” sur “Bop-Pills”.
Mais là, l’exceptionnel fait l’exception. Donc, le communiqué, très concis (et un chouille -?- corrigé des erreurs originelles, il y en avait un max) de l’A.P.
Enfin, bon, il nous reste Chuck Berry, Little Richard et Jerry Lee Lewis. Mais pour combien de temps ?
Et puis, vous savez quoi : des nouvelles comme ça, ça file vraiment l’envie de pleurer.
Pionnier du rock’n’roll dont le rythme et le jeu de guitare ont inspiré de nombreux musiciens, Bo Diddley est mort, lundi 2 juin, d’une défaillance cardiaque à son domicile d’Archer, en Floride, a annoncé sa porte-parole Susan Clary. Il avait 79 ans.
En mauvaise santé depuis plusieurs mois, il avait été victime d’une crise cardiaque le 28 août 2007, après avoir été frappé quatre mois auparavant d’un accident vasculaire cérébral, qui selon les médecins, avait affecté sa capacité à parler. Si l’on ajoute du diabète et l’hypertension qui va avec…. Tout cela était perceptible lors de sa dernière venue, catastrophique pendant la première moitié du set, à l’Olympia.
Bo Diddley, Ellas Bates pour l’état civil, est né le 30 décembre 1928 à McComb (Mississippi). Il avait pris par la suite l’identité d’Ellis McDaniel (le patronyme venant de son père adoptif, Gussie McDaniels). Multi-instrumentiste, il savait jouer du trombone, du violon et de l’harmonica.
“Rock and Roll Hall of Fame” – Connu pour son look de “gunslinger”, ses lunettes et son chapeau noirs, Bo Diddley est entré le 21 janvier 1987 au “Rock and Roll Hall of Fame”, sous la houlette de ZZ Top. D’ailleurs, “Rolling Stone” l’a classé dans son Top des 100 plus grands artistes de tous les temps. Le guitariste et chanteur avait aussi son étoile, parmi celles d’autres vedettes, sur Hollywood Boulevard à Los Angeles et avait reçu une récompense pour l’ensemble de son oeuvre en 1999 aux Grammy Awards, Ces dernières années, il avait joué devant les anciens présidents George Bush Sr. et Bill Clinton.
Dès 1955, à la sortie de l’auto-célébration “Bo Diddley” (n°1 dans les charts R’nB U.S. le 7 mai) les disc jockeys emploient les termes de “Jungle Music” (ou de “Jungle Beat”) pour désigner son style, cet éternel riff amazonien caressé tout au long de sa carrière sur des guitares Gretch (entre autres, sa guitare rectangulaire “The Twang Machine”). Mais pas seulement, cf. ses incursions Fender. Son jeu est entièrement basé sur de l’emploi percussif de la guitare avec des effets de réverb’ et de tremolo. C’est souvent mono-tonale, pratiquement toujours dans la tension et ça fait son petit effet. James Brown retiendra la leçon.
Son influence est immense. C’est peu dire. Citons au hasard : les Rolling Stones, les Yardbirds, les Who, les Animals, Bruce Springsteen, Elvis Costello, les Pretty Things (qui prirent leur nom du titre de l’une ses compositions), les Everly Brothers, les Doors, U2 et Buddy Holly. Même le grand Muddy Water : “I’m A Man” qui devint “Mannish Boy”.
Et puis, surtout… surtout… Quicksilver Messenger Service et la première face de “Happy Trails”. Dont la deuxième commence par “Mona” … et son intro sublime, les dix plus belles parties de guitare rock’n’rollienne.
Parmi les titres séminaux de B.D. : “Say Man”, “You Can’t Judge a Book by Looking At His The Cover”, “Roadrunner”, “Diddley Daddy”, “Who Do You Love”, “Hey Bo Diddley”, “Mona”, et, bien sûr, “Bo Diddley”.
Diddley n’avait ni Dieu, ni maître. “Je n’aime pas copier les gens. Tout le monde essaie de faire ce que je fais, de le mettre au goût du jour. Ils ont copié tout ce que j’ai fait”, déplorait-il. Pourtant nombre de ses succès sont calqués sur d’autres.
Exemple : “Bo Diddley” qui ressemble à s’y méprendre au “Hambone” de Red Saunders (non ce n’est pas le père de Cindy !). Et, quoiqu’il en dise de ses sources d’influence, la plus notable, c’est John Lee Hooker. C’est en le voyant qu’il se met en tête de vouloir jouer de la guitare. Du reste, impossible de ne pas penser à l’un quand écoute l’autre. L’un pour les racines brousse-africaine du blues, l’autre pour la jungle sud-américaine. Les deux pour la systématisation des cordes étouffées pour illustrer le propos et pour avoir fait de la guitare-percussion un idiome.
Malgré son succès, il disait n’avoir reçu qu’une petite partie de l’argent qu’il aurait pu gagner durant sa carrière. Comme beaucoup d’artistes (particulièrement Noirs) de sa génération, il était payé au forfait, en une seule fois, pour ses enregistrements et ne touchait aucun droit sur les ventes de disques. Il disait aussi n’avoir jamais été payé pour nombre de ses prestations sur scène. C’est l’une des raisons pour lesquelles, comme beaucoup de ses pairs de Chess/Chekker Records (et bien d’autres) il a continué les tournées et les séances jusqu’à son attaque cérébrale l’an dernier.
Anecdote : on l’a vu ausi dans une pub pour Nike au côté de Bo Jackson, célèbre joueur de base-ball.
“On me doit du fric. Je n’ai jamais été payé. Un type avec un stylo et un contrat est pire qu’un mec avec une mitrailleuse”, constatait-il.
On ne peut lui donner tout à fait tord.
Ouèche!
Professor BeeB BeeB HôPô
Attention Souite Carmen.
L’article est une adaptation du communiqué de l’Agence France-Presse publié le jour de la mort de Bo Diddley.
Par contre, il n’en est pas moins vrai que si Bo Diddley “Put The Rock in Rock’n’Roll”, BeeB HôPô “Put The Bop in Bop’n’Roll” ! ;-)
Keep On Bo-ppin !
Je vais le (re)lire avec délectation ! Can’t beat Bo beat ; Et rédigé par toi…