Article publié le 13/03/2012 et mis à jour (traduction du texte de Barry McGloin) le 25/11/2018.
Les fidèles (amen) l’auront remarqué : depuis quelque temps “Bop-Pills” fait dans le blues tendance ornithorynque et koala. La preuve avec Fitz Hat and Cara Robinson, l’un les chouchous de notre dispensaire, mais aussi avec C.W.Stoneking dont le premier album est passé en revue avec une certaine justesse (par exemple le parallèle Dylan-Stoneking très osé, mais tellement judicieux) par un australien de souche, Barry “Baz”McGloin”, celui-là même qui nous a envoyé les photos de Hat Fitz & Cara Robinson. Et lorsqu’il commence en disant que l’Australie est bénie du Grand Blues, on ne peut lui donner tout à fait tort.
Expert en “napeuprèximatif”, je vous ai laissé le texte dans la langue d’origine par souci de pertinence certes, mais aussi, et surtout, parce que je suis trop trouillard pour me lancer dans une trado stricto sensu, laquelle ne serait pas mieux que celles fournies par de nombreux logiciels traducteurs plus ou moins… approximatifs. Du coup, bingo ! Vous avez l’original et la traduction ! Celle-ci est en bas de page.
“Here in Australia we are blessed with some fine blues musicians, some surprisingly in the raw, primitive, rootsy style. Three artists stand out for me, Hat Fitz, the group Collard, Greens and Gravy and the inimitable C.W.Stoneking. How does Oz produce living anachronisms like Fitz and Stoneking when the genre emerged almost a century back in the U.S.A. born out of the black experience? Well there may be similarities in the culture apart from Australia’s natural propensity to produce quirky offspring.
C.W. Stoneking spent his early years way out of the Alice on an aboriginal settlement, so the bio says. His West Virginian father was a teacher there. The parents split up, his mother returned to the U.S. Who knows, the bio may be Stoneking’s story to flavour his art, much as Bob Zimmerman concocted his bio in the early years.
In fact there are many similarities between early Dylan and C.W. Stoneking. Both excellent songwriters, interpreters, singers, musicians, appreciators and appropriators of roots music, entertainers. Dylan with his Chaplinesque comedy on stage and C.W muttering away between songs in a rustic black American/aboriginal patois which requires subtitles and some tangential imagination to follow. Both artists steeped in the form, in its many guises. Both artists with a touch of sly wit, put on, hokum.
“King Hokum” is an extraordinary album. C.W. Stoneking is a deceptively fine guitarist and banjo player, not flash but subtle, spare and gutsy. The years of solo performing bear fruit. The addition of the Primitive Horn Orchestra on several tracks provides superb backdrop which finds you immersed in a New Orleans saloon in the late 1920s. The production by J. Walker is marvelously empathic; a warm atmosphere where less is more – a lesser producer with a modern brush could easily have ruined the album. Various ambient noises, the caw of a crow, toll of a bell, bustle of a bar add to the atmosphere.
Musical highlights are many. Mike Andrews’ piano, particularly on the boogie piece `Goin The Country’, Chris Tanner’s clarinet on `Rich Man’s Blues’, Kirsty Fraser’s sassy vocals on the vaudeville blues pieces, the rich, loose punctuation of the Primitive Horn Orchestra, but above all C.W.’s vocals and playing. His voice is tough and ragged, loud and languid. You hear echoes of Son House, Charlie Patton, Blind Willie Johnson and Blind Willie McTell and in `Bad Luck Everywhere You Go’ the screech of the Memphis recorded Howlin’ Wolf – used also by Tom Waits, if memory serves me. In the guitar work you can hear Robert Johnson, Lonnie Johnson and Memphis Minnie.
His dialogue intros depict a rare understanding of the form and are witty and droll. There is a danger of pastiche but C.W. is too clever or honest for that. In the 20s style the double entendre and sexual metaphor is present, however it will fly over the heads of any teenagers listening. Unless you laugh. In which case you may have to explain why Willie’s long necked lizard went limp or why she wanted a cockatoo!!
Each track is a gem, delivering more with further listening. Such conviction and artistry would lead lesser bluesmen to the crossroads. C.W. Stoneking is in his early thirties. We can look forward to further expression of his art. In the meantime, give praise.
Il ne t’aura pas échappé, ô boppin’ lecteur, que le texte ne parle que du 1er album de C.W.Stoneking. C’est normal, tout à fait normal, puisque Barry McGloin a publié son article en 2008, le 7 avril pour être précis. Et, pour l’être encore plus, sur Amazon.Uk. Bien entendu, Bop-Pills le publie avec l’accord de l’intéressé.
Faut un minimum.
Ouèche !
Prof.
TENTATIVE DE TRADUCTION
“Ici, en Australie, nous avons la chance de pouvoir compter sur de bons musiciens de blues, certains au style étonnamment brut, primitif et roots. Trois artistes se distinguent pour moi, Hat Fitz, le groupe Collard, Greens and Gravy et l’inimitable C.W.Stoneking. Comment Oz peut produire des anachronismes vivants comme Fitz et Stoneking lorsque le genre est apparu il y a près d’un siècle aux États-Unis, né de l’expérience des Noirs ? Il existe peut-être des similitudes dans la culture, à part la propension naturelle de l’Australie à produire des enfants bizarres.
C.W. Stoneking a passé ses premières années à sortir d’Alice d’un campement aborigène, nous dit sa biographie. Son père était originaire de Virginie occidentale où il a même exercé comme enseignant. Les parents se séparent et sa mère retourne aux États-Unis. Qui sait, la bio pourrait être l’histoire de Stoneking pour parfumer son art, un peu comme Bob Zimmerman l’a concocté dans les premières années.
En fait, il existe de nombreuses similitudes entre les premiers Dylan et C.W. Stoneking. Excellents compositeurs, interprètes, chanteurs, musiciens, appréciateurs et appropriateurs de la musique traditionnelle, artistes de la scène. Dylan avec sa comédie chaplinesque sur scène et C.W marmonnant entre des chansons dans un patois rustique noir américain / aborigène qui nécessite des sous-titres et un peu d’imagination tangentielle à suivre. Les deux artistes imprégnés de la forme, de ses multiples formes . […].
“King Hokum” est un album extraordinaire. C.W. Stoneking est un guitariste et un joueur de banjo d’une finesse irréprochable. Pas de clinquant, mais subtilité, réserve et courage. Les années de galères en solo portent leurs fruits. L’ajout du Primitive Horn Orchestra sur plusieurs pistes offre une superbe toile de fond qui vous plonge dans un salon de la Nouvelle-Orléans à la fin des années 20. La production de J. Walker est merveilleusement empathique; une atmosphère chaleureuse où moins est plus – un producteur moindre avec un brossage moderne aurait facilement pu ruiner l’album. Divers bruits ambiants, le chant du corbeau, le son de la cloche, l’agitation d’un bar ajoutent à l’atmosphère.
Les temps forts musicaux sont nombreux. Le piano de Mike Andrews, en particulier sur la pièce boogie “Goin The Country”, la clarinette de Chris Tanner sur “Rich Man’s Blues”, la voix impertinente de Kirsty Fraser sur les blues vaudeville, la riche et régulière ponctuation du Primitive Horn Orchestra, mais surtout La voix et le jeu de CW. Une voix est dure et déchirée, forte et languissante. Vous y retrouverez des échos de Son House, Charlie Patton, Blind Willie Johnson et Blind Willie McTell, ainsi que dans “Bad Luck Everywhere You Go”, également repris par Tom Waits, si ma mémoire est bonne. Dans le travail de guitare, il y a Robert Johnson, Lonnie Johnson et Memphis Minnie qui pointent dans les ouïes.
Ses intros de dialogue révèlent une compréhension rare de l’idiome en plus d’être spirituelles et drôles. Il y a un danger de pastiche mais C.W. est trop intelligent ou honnête pour cela. Dans le style des années 20, la métaphore à double sens et sexuelle est présente, mais elle volera au-dessus de la tête de tous les adolescents à l’écoute. A moins que tu ne rigoles. Dans ce cas, vous devrez peut-être expliquer pourquoi le lézard au long cou de Willie est devenu mou ou pourquoi elle voulait un cacatoès !!
Chaque piste est un joyau, offrant plus au fur et et à mesure des écoutes. Une telle conviction et un tel talent artistique conduiraient les bluesmen moins nombreux à la croisée des chemins. C.W. Stoneking a une trentaine d’années. Nous pouvons nous attendre à plus d’expression de son art. En attendant, louez-le.
HelloooooooOOOO Baby!!! bop hoo Quel surprise un jeune qui fait un blouse à l’ancienne, en tout cas s’il vend des disques il devra beaucoup à ton beau texte d’une précision diabolik et puis zut ! bonne année
Houbiiie hop … zesé ça fait pas KangOo du tout mais voilà pour un tout grand Merci Ouèche !
Merki pour cette belle chro !
Mais… Arhumpf. Va vraiment se faire repérer comme l’ergoteur de service, eul ratel : King Hokum n’est pas le premier album de Stoneking, même s’il y a une différence importante entre King Hokum / Jungle Blues et les précédents, épuisés, plus classiques et moins mûrs, et presque complètement de reprises – m’enfin ça vaut la peine de récupérer ceux qui traînent en ligne (et que je me repasse du coup :°) ) : “Mississippi & Piedmont Blues 1927-41” et le bootleg semi-officiel de sessions radio avec les Blue Tits “3 C R Sessions”
Pour me faire pardonner, une miette du concert à Cognac l’été dernier sous la caméra de l’excellent Rapido1, pour les ceusses qui n’avaient pas la chance d’être là : http://www.youtube.com/watch?v=k1vu3GRHR6c
You’re ouèlcomme et donc ergotez jeune homme, ergotez. Ces colonnes mettent le pied dans une zone qui leur est toute fraîche. Et donc les erreurs et omissions ne peuvent être évitées bien que nous veillons au grain… Mais comme le Professor n’a pas la science infuse ….. K.O.B.