Le Pire Nouyel est un zombie mais un zombi zarbi barbu. Mais comment faire la différence ? On vous cache rien, on vous dit tout !
Les zombies, dits aussi les morts-vivants, se distinguent du Pire Nouyel en ce qu’ils bouffent du cerveau (ça c’est pour les mecs) ou de la cervelle (ça c’est pour les nénettes) ou du ciboulot (travailleurs, travailleuses). Tandis que le Pire Nouyel, il bouffe, peinard bien au chaud devant votre cheminée qui chemine, tout ce que vos gentils petits lardons ont déposé sous le sapin made in Tina afin qu’il puisse se restaurer après avoir aboulé les cadeaux. Et puis les zombies, ils ont pratiquement rien sur le dos et pas de voiture. Mais le Pire Nouyel, lui, il a un beau manteau rouge cousu de fil blanc et un traineau trainé par des rennes qui ont des bois sur la tête et de la corne au pied. Pas l’inverse.
Faut dire que Pire Nouyel c’est un boulot saisonnier, annuel et stable. Un travail où il faut être disponible tous les ans dans la nuit du 24 au 25 décembre, voire un peu avant si possible car c’est plus efficace en termes de gestion des arrivages vous diront les managers qui en connaissent un rayon en matière de management des tailles et des stocks, puisque ça évite de sabrer les commandes et donc d’inutiles coups d’épée dans l’eau qui pourraient nuire aux actionnaires. Sinon, après c’sont des scènes de managers, alors pourquoi faire ? (*) Mais c’est aussi un boulot hyper risqué pour lequel on ne trouve pas souvent de doublure, même en cherchant bien, y compris celle du manteau rouge. Car après être descendu du ciel pour distribuer des jouets par milliers fabriqués par des millions de petites mains tinoises, avoir failli se casser la margoulette en jouant les funambules sur le faîte des toits pendant la période défaite et péter le feu en voulant passer par la cheminée avec les cadeaux et la hotte Touadela, marque déposée, il faut essuyer, seul dans la nuit noire la suie noire qui suinte dans la cheminée ramonée il y a dix ans. Pis en plus, faut pas moufter, sinon les marmousets se réveillent et l’effet de surprise ça sera pour l’année suivante. Alors, on a bien droit à une petite restauration sur place, non ?
Zombie, c’est autre chose. Y’a souvent du boulot, mais c’est insupportable tant ça coince. Pour vous dire : un Pire Nouyel, on le voit de loin, il est tout rouge, il est barbu et il a des rennes. Le Zombie, lui, on le voit, mais surtout on le sent à quinze kilomètres. Son fumet c’est pas du Guerlun ni du Guerlautre, plutôt un doux cocktail de relent d’haleine de putois en putréfaction parfumée à l’ail teintée d’une note d’œuf dur mal digéré, mélange savant d’effluves faisandées d’huitres vomies par bourriches entières dans les cabinets (ou sur le bidet, dans ce cas c’est un Zombi Day) et des fragrances d’invités qui refoulent du goulot à fond les boyaux tellement ils ont oublié de se laver les dents depuis la dernière fois que la cheminée a été ramonée. Vous pouvez faire une pause. Alors quand les zombis sont là, comment ça ne doit pas renifler dans votre F3 ou votre pavillon avant que le Zarbi Barbu Zombie, bien dégueu, pas lavé, pas changé, avec les dents du fond qui baignent dans la saumure depuis 364 jours les bonnes années, ne fasse son entrée dans la vôtre après avoir dégusté quelques encas en entrée. Fermez les yeux et imaginez un peu les pestilences de hareng fourré à l’époisses barbouillé de nuoc mam que ça peut dégager un Pire Nouyel Zombie en état de décomposition avancée ! Parce que vivant c’est déjà une usine à gaz, mais mort on devine. Même le Père Fouettard, il fouette (d’où son nom) pas autant. Vous sentez ? Pourtant, il faut savoir que le Zombi (oui y’a pas de e, c’est autorisé), lui il passe sa vie à faire d’un vivant un mort. Pour ce faire, le Zombie mord vivant le futur mort-vivant, qui une fois mordu devient Zombi à son tour. C’est un peu comme jouer à chat, ce jeu pratiqué dans les cours de récrés par nos mouflets qui, les yeux pétillant, attendent que le Pire Nouyel arrive avec les pacsons. Sauf que là, le chat il est pas triste, et que la stupeur va faire place à la surprise-surprise.
Pour faire passer ces horreurs et rester dans l’ambiance, une chouette playlist savamment concoctée, pleine de zombis écervelés, écartelés, éviscérés, étripés qui s’agitent le soir de Nouyel, et deux supers films bien gâtés, pareils aux dents d’un zombi bien comme il faut. Les deux films, on vous prévient, c’est pas du Louis de Funès, mais plutôt du Louis le Funeste. Du lourd. Du grave. Prière d’éloigner les marmichus de l’écran plasma. Car hémoglobine, il y a.
Donc pas de réclamations. Car, si toutefois vous insistez, on vous balance l’album cauchemardesque et un tantinet crispant que Clapton vient de sortir pour Christmas. Et ça, y’a pas Pire pour Nouyel ! Remarquez, dans la playlist de cette année, du crispant, y’en a aussi. Gniark, gniark …..
Ouèche.
Professor BeeB HôPô
(*) Évangiles de Gainsbarre, épitre de Bashung.
je regarde ça demain, merci Père Beeb Noel
Wow le texte c’est du grand Beeb Hôpô et la playlist est divine (comme l’enfant, sauf que y a pas de hautbois ni de musettes) je me suis régalée! J’ai pas encore regardé les films, je les ouvrirai pendant les fêtes et je les regarderai en dévorant les restes du festin (quelques politiciens, rôtis à la broche, j’en salive déjà)) Un très bon Nouyel prof
Merci Souite Carmenita pour ces gentils mots.
Très heureux que la playlist te plaise. Quant aux films tu vas être aux anges, non, aux démons !!!
Grosses bizes et Nouayeux Jouyel
BeeB