THe BiG WiReMaN – Part 1 : THe oNe aND oNLy oNe MaN BanD

THe BiG WiReMaN - Bop Pills
Bop-Pills_The-Big-Wireman (8)
© photo : Vincent Guyot

C’est surprenant, mais c’est ainsi : pour faire de la musique, dans la plupart des cas il faut être plusieurs. Le rock l’a très vite compris et le jazz bien avant lui. Autre possibilité : être seul. Et là, trois principales catégories :
– La première, c’est le one man show. L’artiste est accompagné d’un pianiste, car la solitude à deux, c’est moins seul. Dans la variété, ils sont plus nombreux que les pattes d’un troupeau de diplopodes.
– La deuxième, c’est le poor lonesome zicos. L’artiste seul, mais jouant par exemple de la guitare acoustique (sèche de préférence, parce que mouillée, ça le fait pas) et de l’harmonica, en plus de chanter. Là, vous cherchez dans le blues, dans le folk song et la country principalement, et vous allez en dégoter des légions.
– La troisième, c’est le fin du fin, c’est le one man band. Disons OMB, c’est plus commode. Très peu usitée. Car c’est d’un casse-gueule pas pensable. Celle avec lequel on risque de se planter seul (par définition !),  finement (?) et en beauté (!). Pour un OMB, c’est beaucoup moins évident, parce que le zicos solitaire qui joue tout tout seul, s’il se met le doigt dans l’œil, ben y’a personne à côté pour rattraper le coup. Même Tarzan (iooooooooooôôôô), il viendra pas sauver le pauvre bougre, tout rouge de confusion, vivant un mémorable instant d’intense solitude en sol majeur (mineur pour les moins de 18 ans) que même une bouteille à la mer elle a plus de chance de rencontrer l’âme sœur que l’hameçon. Il est vrai que le public est en général assez indulgent envers les OMB, mais quand même…

Au fait, c’est quoi un one man band ? C’est une excellente question que je vous remercie de m’avoir posée, que la réponse je vais pas tarder à la répondre. Heu, disons que, heu, les deux premières formules oublient une pulsion instrumentale, heu, majeure de la musique, heu, moderne, heu : les percussions ! Qui, sous une forme ou sous une autre, sont partie intégrante des musiques amplifiées. Il ne saurait donc y avoir d’OMB sans un élément de percussion, aussi minimaliste soit-il : tambourin, cloches, cow-bell, grosse caisse, toms, cymbales, etc. Par exemple, John Lee Hooker avec sa planchette sous les talons, sa guitare et sa voix (cette voix !), c’est un OMB.
Attention aux imitations sournoises : un OMB digne de ce nom doit jouer la percussion  simultanément avec l’harmonie et la mélodie. Sinon c’est pas un OMB, c’est un percussionniste ! Étonnant, non ?

Chaque OMB a une percu qui le caractérise. The Big Wireman se reconnaît à sa caisse claire posée à la verticale sur le sol. Bémol : vu qu’il frappe la pauvre avec une pédale de grosse caisse, ben la caisse claire, elle montre une très nette volonté à vouloir se tirer en loucedé.
Comme il bricole un brin, qu’il a toujours une solution à tout et qu’il n’est pas The Big pour rien, The Big Wireman a réussi à bidouiller un système qui maintient stable l’ensemble. Du coup, au lieu de jouer assis comme n’importe quel OMB de base, il peut jouer debout.
C’est assez complexe niveau proprioception. Car, imaginez-le debout avec deux percussions, une en face de chaque creeper. Forcément, il se casserait le bout du nez, pirouette, cacahuète, il se casserait le bout du nez. Maintenant imaginez Le Big, bien en appui sur sa gambette gauche, droit comme un İ, la guitare en bandoulière, une bandoulière en vraie peau de slip de Tarzan, mouchetée genre léopard ou panthère made in Barbès, imaginez-le donc marquant les temps du pied droit. Ben là, miracle des lois de la gravitation universelle, il tient debout. Formidââââble !

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Bop-Pills_Trait_rougeSon nom ? Un pseudonyme. On imagine mal nom : Wireman; prénom : The Big, sur une carte d’identité ou un passeport. C’est même pas pensable, les gabelous le mettraient en garde à vue pour une durée indéterminée. En fait, il ne veut pas dévoiler sa véritable identité (mais moi je la connais, pas vous, mais on peut toujours négocier !). Pour en comprendre les finesses et les subtilités, faut d’abord savoir qu’il a fait partie de quelques groupes :
– Chanteur dans “Les Tireurs” (influences pub/rock) dans les 90ties;
– Chanteur/bassiste dans “The Wire Cutters”. C’était un trio rock’n’roll et non le Rock’n’roll Trio. Là, ça se passait à la fin du deuxième millénaire;
– Plus un projet électro/rock seulement en studio dans les années 2000 “Plakonik Projekt“.
Une fois tout ça bien digéré on peut décortiquer The Big Wireman souvent orthographié Dabig Wireman. Allons-y !
Dabig, c’est dit-il, le “The Big” prononcé à la jamaïcaine. Et c’est parce Facebook refusait “The Big”. Il ajoute même : Big, c’est surtout en référence aux bluesmen. Exemples : Big Billy Broonzy, Big Joe Williams, Big Joe Turner, Big Jack Johnson. Sans parler de Big Mama Thorton, Big Maybelle. Etc. “Wire”, c’est une réappropriation du nom des Wire Cutters. Et “man”, c’est comme les super héros : Superman, Batman, Iron Man, Spiderman. Ou LeMan !

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© photo : Vincent Guyot

En fait, de lui, on ne sait rien, ou presque. Venu tout droit de Vermont (dans l’Eure), il s’est établi avec ses outils au Mans, ville célèbre depuis que ses habitants ont compris qu’une journée n’était finalement rien d’autre qu’un circuit susceptible d’être bouclé en 24 heures, ou, pour faire court, en un jour.
Dès lors qu’au début des années 90, The Big Wireman est dûment devenu citoyen du Mans où il était venu faire ses études, la capitale du Maine (et Loire) a été très logiquement rebaptisée Rillettes City. C’est que, tout petit déjà,  notre homme voulait être cow-boy. Avec le lasso, le chapeau, le rigolo à six coups, les jambes en manche de veste et tout ce qui va dans le décorum qui sied aux mystères des grandes plaines de l’Ouest et de ses phares. Donc, forcément, il y a eu un effet collatéral non négligeable sur l’agglomération. Sauf que, pas de bol, au Mans, les Indiens encerclent toujours la caravane à vélo !
Tiens, en parlant de vélo, il vient d’en tuner un avec des pièces de récup’. Il voulait tuner un cheval, mais le Dr Frankenstein n’étant pas disponible, il a fallu se rabattre sur ce qu’il y avait de plus pratique. Le hic : il a mis un guidon dont la largeur est plus importante que celle de la plus grande des portes de son chez lui. Subséquemment, tous les soirs, il démonte le guidon qu’il antivole au pied d’un panneau de sens interdit et il rentre le vélo à pinces. Depuis, Le Mans songe à ce qui aurait pu se passer si le Dr Frankenstein avait été libre ! Aurait-il fait rillettes à Maman ? Ne vous inquiétez, chez moi, c’est compulsif.

Toujours est-il que The Big Wireman est l’un des rares OMB de France et de Navarre. En tous cas, c’est le meilleur. Je le sais, j’en ai vu pas mal et je L’ai vu ! C’était en novembre 2012, avec Ghost Highway et Lord Fester Combo. Aux “Combustibles”, désormais consumés, où la scène… y’en n’avait pas. Enfin, presque pas. Elle était à dix centimètres de hauteur. Et mettait ainsi les musiciens au niveau du public. Quand on est un groupe ça va, on peut envisager de faire front. Quand on est un OMB, c’est moins évident. Seul face à la foule. Les yeux dans les yeux. Un stress pas possible. Franchement épuisant. D’ailleurs, lorsqu’il est sorti de scène, il me l’a dit :” Tu sais, tout le monde croit que c’est facile, mais c’est vachement dur !”. Avant qu’il n’ouvre les hostilités, ça se sentait déjà. Il discutait avec des potes, mais la concentration pointait et la tension était palpable sous les rouflaquettes. Non pas qu’il ait eu peur, non. Pourtant l’appréhension se devinait : c’est quand même pas rien d’être le premier à monter sur scène… A ce moment-là, ce qui était marrant à voir, c’était Madame Dabig s’agitant comme une véritable attachée de presse, l’APN à la main, prenant des photos à tire-larigot. Pour info et pour de vrai, elle joue de la guitare aussi et s’en est dégotée une couleur verte qui courait dans l’herbe. Chez Thomann. J’ai mes sources !
Comme elle est multi tâche, elle a même fait une petite boutique style première main de chez Dior : Mlle Sweetie.

Pour en revenir à The Big Wireman, son concert, j’ai vu ça comme une sorte de zombilly blues. Son sens de la composition est évident. Ses quatre albums le prouvent largement. C’est simple en apparence, c’est facile à retenir et c’est fichtrement plus dur à jouer qu’il n’y paraît. Simple, mais non dépourvu d’émotion. La vidéo le prouve. De plus, il connaît ses limites, ce qui l’arrange bien vu qu’il a une saine horreur des morceaux où les notes sont déversées à la tonne. C’est quelque part une démarche à la Johnny Ramone : pas question de me les briser menues avec des gammes qui me gonflent, mais je fais au mieux ce que je sais faire et plus je le fais, mieux je le fais.

Mais DaBig Wireman a d’autres cordes à sa guitare. Ce sera l’objet d’une deuxième note à paraître incessamment sous peu. Avec une interviouve à la clé.
Ouèche !

Professor BeeB HôPô

– The Big Wireman sur la toile : – Facebook : https://www.facebook.com/DABIG.WIREMAN
– YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCEdfH9PxV-C0l11vYI7mBHA
– Mlle Sweetie sur la toile : https://www.facebook.com/mademoisellesweetie

Bop-Pills_Trait_rouge

Professor
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17 Commentaires

  1. Le problème c’est qu’il consomme beaucoup. Il faut lui faire le plein de bière tous les 5 morceaux il parait. Vu la durée des morceaux c’est pas négligeable.

  2. You come from Vermont Nico? Bah t’es un Hillbilly ?))) En tout cas t’es génial et l’article du prof, magistral !

  3. Très bon article sur The Big Wireman. Beep Hôpô a décrit fidèlement le personnage. Il a très bien parlé de mon gendre. Merci.

  4. Message bien reçu. Et les crédits donnés à qui de droit !
    Vraiment désolé.
    A ma décharge, j’ai pris ces photos sur Facebook (mur de N.W.) où la notion de copyright est des plus aléatoires ! Et je n’ai pas vu qu’elles avaient fait l’objet d’un “partage”.
    Prof.

  5. Yes!!!
    That’s him, the really Big Wireman, avec toute son originalité et sa créativité géniales, sous l’humour et la tendresse du great Professor. Bravo ! Je me suis régalée à cette lecture. Tiens, je vais le relire en écoutant The Wolf encore une fois. Super !

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