The BRaNDoS FRiBouRG – 22/10/2007 Je me retrouve avec un scoop dont je me passerais bien : Patrick Fitszimmons, le batteur des deux dernières tournées ne pourra faire la prochaine. La raison : un cancer des glandes lymphatiques. La nouvelle a été confirmée le dimanche 13 janvier.
Deuxième nouvelle, pas vraiment un scoop : Zyga Stanonik quitte le groupe. Les raisons ? La vie sur les routes, ben c’est pas vraiment son truc. On le sentait de manière diffuse, dans les moments de vie commune du groupe. Et puis, même s’il est un musicien dans l’âme, très appliqué, ben il un peu jeune. Zyga, c’est Ernie qui l’avait dégoté. Tout simplement parce que l’ineffable Ernie vit dorénavant en Slovénie…. et que Zyga, ben il est slovène. Et puis Zyga, ben il a un boulot qu’il ne peut quitter en permanence. Un boulot sûr, ben quand on est slovène, ben on le lâche pas.
N’empêche : c’est l’une des meilleures moutures du groupe qui vient de rendre l’âme.
Pour les répètes, ça n’a pas été facile. Dave et Patrick ont pris l’avion. Destination la maison d’Ernie qui a hébergé tout le monde pendant quinze jours. Puis la tournée. Trois semaines à travers l’Allemagne. Et Dave ramène une grippe carabinée à NYC.
Quoiqu’il en soit, Patrick et Zyga sont sur la nouvelle production du groupe. Celle qui justifie (mais les Brandos ont-ils besoin de justifier ?) une troisième tournée allemande en moins de deux ans car elle vient en soutien de la sortie d’un CD et d’un DVD live dont le titre est : Town to Town, Sun to Sun. Les deux sont enregistrés lors de la tournée Over The Border Tour 2007.
Date de sortie du tout : vers la fin du mois.
Du coup, ben la troisième s’appelle Town to Town, Sun to Sun, même si c’est le c’est le Over The Border Tour 2007 qui en est le principal sujet. C’est clair ?
Dans ces conditions, pas la peine de faire une chronique du concert (étrillant) de Freiburg du 22 octobre, celui où je suis allé, celui où j’ai vu le groupe pour la première fois sur scène. Ben oui, j’ai pris mon biffeton, ma petite valoche, le TGV et le tortillard moi qui ne sort de Paris que pour aller à Nouillorque !
Menues anecdotes.
Arrivé à Freiburg, j’ai rassemblé le peu qui me restait du saint germain appris au collège. Quand je suis rentré dans l’hôtel, j’ai vu sortir Ziga et Ernie. Qui fêtait son anniv, ce jour-là.
Dans un dziber-taxifon, j’ai demandé mon chemin vers le Jazzhaus.
Et je suis resté planté devant la porte comme un vieux fan à la con, la honte, attendant l’arrivée du groupe. Ils sont passés devant moi, Ernie, Zyga et Patrick.
Puis Dave est arrivé, les guitares en bandoulière : “Hi ! Dominique !”. Je bombe le torse, je respire, il m’invite à entrer. Les flight-cases arrivent. Des amplis quasi pourraves. Location. Et encore des guitares.
Dave se met dans un coin, change les cordes si et mi aigu de ses SG. Il les tend et les détend pour qu’elles perdent de l’élasticité et tiennent mieux l’accord. Il revérifie l’accordage d’une Les Paul utilisée en réserve. Une beauté. Pendant ce temps, les autres attaquent la balance.
Après on est allé boulotter chez Casanova. Une pizzeria. Ernie, Zyga, Dave et moi. Quid Patrick ? Avec nous, il y aussi la fille qui s’occupe du merchandising. Les boys parlent de leur ancien contrat avec SPV. Ca fout grave les glandes à Ernie qui est plutôt révolté… en plus d’être assez pittoresque. Ils bavent aussi sur Bill Gates, enfin pas vraiment, sur les PC plutôt. Ils préfèrent les Mac dont les programmes sont idoines pour la compo et les maquettes. La conversation passe par l’interview de Dave sur “Bop Pills'”. Ils sont admiratifs. Zyga est un peu en retrait et s’anime lorsque le sujet de discussion est Joni Mitchell.
On casque.
Chacun sa part.
On se casse.
Direction le Jazzhaus. Toujours ce pas pressé de Dave.
Pour justifier le retard que je prends à cause de mes alvéoles qui commencent à faire vraiment parler d’elles, je sors le Lumix à ma mère, j’appuie sur zoom et fais semblant de chercher le bon angle. C’est histoire de me donner une contenance. Quelques photos dans la rue.
On arrive au Jazzhaus. Fignolage des soundchecks. C’est là que les emmerdes sont arrivés.
Les Brandos et la scoumoune… Une trop longue histoire. Faut-il encore des preuves …. Ben… Tenez. En voici quelques-unes.
C’est ce jour-là que Dave a senti les affres de sa grippe. C’est lors des sound-checks que les fusibles de la tête Marshall de Ziga cramèrent joyeusement et en beauté. Ce qui lui permit de trouver une combinaison assez intéressante : un Blues Deluxe monté sur un 4×4 Marshall. Le résultat s’accordait à merveille avec ses Strats Deluxe. On ne peut avoir le vent à 100% à contre, dit un vieux dicton…
Mais rlan ! Pour pimenter le tout : lors du concert Ernie flingue une corde de sa basse. …. Le roadie lui tend une sombre guitoune dont pas un groupe amateur ne voudrait. Ernie fait semblant d’y croire. Fin de morceau. On rechange les basses. Que dalle.
La Tear Drop, elle veut rien savoir.
La Tear Drop, la vraie basse à Ernie, celle que l’on voit déja sur la première vidéo du groupe Gettysburg ! Une basse qui a toute une histoire, une histoire à elle toute seule. Dave m’en a donné la genèse : “Ernie’s white teardrop bass is custom made. I believe the neck is a Phil Kubicki copy of a Fender Jazz bass neck that he got back around 1985. The body that’s on it now was custom made two years ago by a very good guitar guy in Slovenia. Originally he had a different body on it, of the same shape although a little smaller, made back when he got the neck. The shape was intended to look like the old Vox basses and guitars with that shape. The original body wasn’t quite made correctly, the bridge, pickup and neck positions were wrong, so he had a better one made recently and used the same neck. It now has the pickup configuration of a Jazz Bass with Seymoure Duncan vintage pickups”….
Pour ce qui est de la Precision noire : “…. it doesn’t belong to Ernie, it was just rented as a spare. We always do this for tours over there. I had a rented black Les Paul as a spare”.
Et Ernie de faire le concert avec une basse noire et faire la tronche. Lucide, Kincaid établit le constat qui s’imposait : “Everything we touch, it blows !”.
Ernie est au centre de la scène. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il bouge pas mal et que Dave a une mini sono pour sa mandoline et que la table de mixage d’icelle mandoline est à droite de ses amplis.
Pourtant, ce qui frappe d’emblée, une fois le groupe sur scène, devant le public, c’est qu’ils ont le son. Le gros, le maousse. Du qui tient au corps. En plus du son, ils savent jouer ce qu’ils jouent et ils savent COMMENT le jouer. Il n’est que de voir Patrick lors de la balance.
Ils pourraient sans peine remplir le Madison Square Garden (je n’exagère rien) avec une masse sonore et vocale assez conséquente. Ceci d’autant plus qu’ils ont pratiquement délaissé le versant irlandais acoustique pour privilégier le côté électrique.
A preuve la set-list du concert de Freiburg, qui est quasiment celle de cette tournée automnale :
1. Fight For Love
2. Let It Go
3. The Keeper
4. Turn Away
5. Only Love
6. Anna Lee
7. The Light Of The Day
8. The Other Side
9. She’s The One
10.Triangle Fire
11. Dino”
12. Tell Her
13. New York Volunteer
14. The Solution
15. Walking Home
16. Over The Border
17. “Gettysburg
18. “Gunfighter At Midnight
19. The Siege
20. He’s Waiting
21. Nothing To Fear
22. The Warrior’s Son
23. Pass the Hat
24) The Last Tambourine
25) Can’t Go Home
J’avoue ne pas être franchement remis. Je pense entre autre chose au travail des chœurs qui est assez pointu et où quelque chose d’indiciblement émouvant me retourne encore les tripes. Et puis je suis assez fier que Dave, tout comme John Hammond l’avait fait en d’autres temps, signifie ma venue : “We got a friend from Paris, Dominique” et il me désigne du doigt. Et ils envoient The Solution, une merveille qui me fout les poils.
Pour le final : The Siege. Là, j’ai l’estomac noué, presque les larmes qui coulent. Et ces chœurs, houlalala ces chœurs !
Ceci dit, le groupe repart donc sur les routes. Trois semaines. Encore en Allemagne.
La place laissée par Ziga (et beaucoup avant lui) sera occupée par Eric “Roscoe” Ambel, une fine lame qui a croisé le fer dans les Dukes de Steave Earle & the Dukes, dans les Backsliders de Bo Ramsey, les dB’s, les Yyahoo’s, les Mojo Dixon. Et dans les Blackhearts de Joan Jett … et c’est aussi un ex-Del-Lords groupe si cher à Kincaid. Ambel, c’est aussi un inconditionnel de la petite reine.
Pour les baguettes, comme Patrick ne pourra pas être là, et pour cause, c’est Phil Cimino, un pote à Ambel qui a trainé avec à peu près tout ce que Nouillorque compte comme groupes qui auraient pu être les Stones à la place des Stones, qui s’y colle.
Le problème pour Ambel et Cimino, c’est que même si ce sont des pointures, il va leur falloir apprendre sur le bout des doigts deux heures d’un show qui est assez carré et dont la mise en place musicale est au millimètre près.
La batterie surtout.
Ouèche !
Professor BeeB HoPo
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