Bop-Pills avait déjà donné des chiffres précis autant qu’édifiants, à propos du premier festival de Woodstock, le seul, le vrai, celui qui s’est tenu du 15 au 17 août 1969. Avec une prolongation jusqu’au lundi matin 18 et, en clôture, une prestation que d’aucuns – par exemple Guillaume Durand ?! – considèrent comme anthologique de Jimi Hendrix, plus gros cacheton du festival. Bop-Pills avait aussi donné dans le même article la liste complète des groupes qui pour une raison ou une autre n’ont pu venir.
Pour tenter le Saint Graal de l’exhaustivité, il manquait deux choses.
La première, le montant du cachet de chaque groupe ou musicien. La deuxième, la set-list de chacun des participants. Ces deux chaînons manquants, pas franchement inédits mais complétés au maximum, sont inclus dans cette note juste, voir plus bas. Comme je suis d’un naturel taquin, j’ai tout classé par ordre du montant des émoluments. Du plus gros au plus mince. C’est on ne peut plus édifiant. A côté : les titres joués. Quelques-uns des groupes les plus notoires de cette période qui refusent l’invitation et repoussent l’enveloppe (*).
Il est toutefois intéressant de revenir sur quelques idées reçues et bien envoyées, car la com’ c’était déjà un art ! Loin des idéaux altruistes que la promo colportait (trois jours de paix, de musique et d’amour…), le festival avait été conçu pour être une entreprise rentable avant tout. Son concepteur, c’est Michael Lang. Il a déjà à son actif la mise en place du Festival de Miami, Miami Pop, le premier, celui qui s’est déroulé en Mai 68 alors que l’Europe était en pleine boom ! Une réussite. Mais à Miami, il ne rencontre aucun obstacle matériel ou logistique. Du velours. Un vrai billard. Et l’affiche (John Lee Hooker, Crazy Word Of Arthur Brown, Blue Cheer, The Mothers Of Invention, Jimi Hendrix) était moins consistante que celle, pharaonique, de Woodstock. Vingt cinq mille personnes investissent les lieux. Coup d’essai, coup de maître.
Woodstock, c’est une autre paire de manches. Dès janvier 1969, pour monter l’opération, il s’adjoint les services de Artie Kornfeld, parolier et vice-président de Capitol Records. Pour parfaire l’équipe, Lang répond à une annonce parue dans le Wall Street Journal et le New York Time : “Jeunes hommes avec un capital illimité cherchent opportunités d’investissements et propositions d’affaires”. Les jeunes hommes, Joel Rosenmann (fils d’un orthodontiste en vogue) et John Roberts (dont le père est un baron de l’industrie pharmaceutique), ont alors vingt quatre ans chacun.
Woodstock Ventures est né.
L’objectif est le suivant : avec les bénéfices escomptés du festival ils veulent parachever un complexe de studios d’enregistrement dans le sud de Manhattan : Media Sound Studios. La concurrence va s’avérer rude, car Jimi Hendrix est en train de mûrir un projet du même ordre : Electric Lady Studios. Et que le Record Plant tourne à fond les manettes.
Nom de baptême originel du pince-fesses : “The Woodstock Music and Art Fair”. Classe.
Alibi artistico-commercial : hommage à Bob Dylan (qui réside à Woodstock, ainsi que The Band – enfin Leon Helm -, Ritchie Havens et Tim Hardin). Classieux.
L’événement devait se tenir à Wallkill (c’est à un jet de nain de jardin de Woodstock) et y rassembler deux cent mille personnes. Sauf qu’il n’a jamais eu lieu à Wallkill, ni à Woodstock. Mais à Bethel (aux betteraves !), à White Lake. Très exactement sur les terrains du fermier Max Yasgur. Terrains qui ne purent contenir la foule de cinq cent mille pèlerins qui envahit les champs avoisinants dont les proprios assignent Yasgur devant les tribunaux en janvier 1970 et obtiennent soixante quinze mille dollars de dommages et intérêts.
Yasgur n’en avait touché que cinquante mille de la part des organisateurs. Perte sèche : vingt cinq mille dollars. Ça y apprendra.
Un malheur ne venant jamais seul, il meurt en 1973 d’une crise cardiaque.
Retour.
Les préparatifs ne se déroulent pas tout à fait comme prévu. Car Wallkill se dédit un mois avant le jour J. Refus des habitants. Aïe ! Coup de bol inouï, Lang rencontre Max Yasgur le lendemain. Comme on l’a vu, ce dernier donne son accord. Le problème stratégique que les organisateurs vont devoir affronter et résoudre très rapidement est le suivant : absolument tout amener sur place. Car c’est la zone dans toute sa splendeur ! Il n’y a rien d’autre que des champs. En résumé : ils doivent construire une ville en moins d’un mois dans un quasi-désert. Et avec, réserver, louer, apporter, acheminer et installer l’infrastructure de base : l’électricité et les générateurs, les chiottes mobiles, les fosses sceptiques, toute l’armature scénique, celle des échafaudages et les matériaux nécessaires (planches, montants métalliques…), praticables, engins de terrassement et de levage, projecteurs, grues, palissade, tuyauterie pour amener l’eau courante sur place, etc… Les pré-ventes des billets tournent autour de cent mille unités, l’ensemble, même la sono, étant calculé sur un maxima de deux cent mille spectateurs qui reste l’objectif.
Trois cents bénévoles et salariés divers travailleront d’arrache-pied pour que tout soit prêt à l’heure dite. Un vrai challenge. Idée géniale : un immense plateau circulaire et pivotant est installé sur la scène principale. L’idée est que les roadies peuvent désinstaller le matos du groupe qui vient de jouer et installer l’artillerie du combo qui va suivre celui qui est entrain d’envoyer soli et vocalises tout plein. Mais les branchements sont si parfaits que Jerry Garcia et le Dead se prennent des courts-jus. Et pourtant, ils avaient été prévenant : n’installez pas tout notre artillerie, le plateau pourrait s’écrouler. Dont acte.
On connait la suite : au lieu du nombre prévu, c’est plus du double, près d’un demi-million de bédouins et de bédouines, qui déboule sur les lieux. Avec un cortège ahurissant de kilomètres de caisses garées sur les bords des chemins et routes alentours. Et une impressionnante cohorte de dégâts collatéraux – sanitaires surtout – inhérents à cette surpopulation inattendue.
Les organisateurs sont complètement dépassés par le flot continu des festivaliers et le flux des bagnoles. Ce week-end-là, il faut plus de huit heures de route pour venir de NYC à Woodstock. Distance entre les deux villes : à peine deux heures de voiture en temps normal. Question : pourquoi les promoteurs n’ont-ils pas tenu compte de cette distance et du nombre de pékins résidant à New York (7, 800 000 personnes environ) dans leurs estimations du public potentiel ?
Comme si cela ne suffit pas, le plateau tournant vole en éclats. Conséquences : retards de timing et attente des groupes qui passeront le temps comme ils le peuvent à l’aide de substances plus ou moins hallucinantes. Plutôt plus que moins, à vrai dire. Idem pour les spectateurs dont cinquante mille sont venus avec deux jours d’avance sur l’horaire prévu. Inutile de dire qu’à peu près tous les stupéfiants circulent allègrement. De mauvaise qualité pour la plupart. Et vu que la police de New York retire ses trois cents policiers dès l’arrivée des premiers pékins, tout circulait librement. Il est d’ailleurs très symptomatique de remarquer dans la kyrielle de procès auxquels les organisateurs auront à faire face, l’absence totale de la moindre injonction liée directement ou indirectement à la législation américaine sur les stupéfiants.
L’histoire se répétant deux fois, quasiment les mêmes problèmes refont surface à Altamont. Sauf qu’à Woodstock, les Hells Angels ne sont pas en charge de l’animation et ne purent y installer d’ateliers “billard” et “manipulation du poignard”, le célèbre “Comment faire un carreau dans le mille” ! Juste une constatation : les Hells n’avaient pas la même implantation sur la côte Ouest que sur la Côte Est. Ni le même caractère.
A Woodstock, la sécurité du festival est assurée par la Hog-Farm, basée dans le Nouveau Mexique. Cette communauté sait tout ou presque sur les pilules acidulées, les champignons magiques et les pétards au bouquet explosif. Et connait sur le bout des doigts le Manuel des Castors Juniors d’assistance au bad trip. Une centaine de ses membres est acheminée en urgence sur Woodstock via un Boeing 727 affrété spécialement par John Roberts Sr.
A cette époque, il avait été répandu un peu partout dans le monde l’idée que les concerts devaient être gratuits. Il est vrai que les cachets de certains groupes ou artistes laissent rêveur. D’ailleurs, en coulisses quelques-uns eurent du mal à digérer certaines pilules diluées dans divers breuvages ….. Sous l’impulsion de la foule, les organisateurs font tomber les palissades. Le festival devient gratuit. Juste une remarque : l’entrée était fixée alors à dix huit dollars pour les trois jours. On alors imagine le manque à gagner pour le futur studio ! Pourtant en 1994 un billet vierge de tout compostage est adjugé huit mille dollars. Comprend qui peut.
Pour en revenir au public, c’est une véritable marée humaine qui s’installe sur les terrains de Yasgur. C’est à un point tel que, sur décision de Nelson Rockfeller alors maire de New York, la zone (car c’est vraiment la zone) de ce festival de boue, de pluie et de naïveté, point culminant du flower power achevé à grands coups de queue de billard et de poignards dans le dos à Altamont, est déclarée sinistrée. D’ailleurs Rocky envoie un détachement de cinquante médecins et infirmières qui durent faire face à plus de cinq mille urgences. C’est que, dès la première nuit, celle 15 août aux environs de 23h, il pleut des hallebardes sur les festivaliers qui font comme ils peuvent pour se protéger. Soit ils s’emmitouflent dans des bâches de plastiques, soient ils se foutent carrément à poil. Et comme ce sont des grands enfants, et qu’ils ont pris des bonbons qui ne ressemblent pas du tout aux fraises Tagada, ils font des glissades à l’aise dans la glaise, Blaise. Et ils chantent des chansons contre la pluie.
N’empêche, et c’est pas pour dire du mal, enfin pas trop, mais la pluie s’abat sur la foule juste après l’insupportable prestation de Joan Baez.
Le fin du fin, c’est que l’on retrouve Michael Lang sur Altamont. Il a été engagé non pas en tant que promoteur, mais en raison de son “expérience en matière de résolution d’inattendus de dernière minute”. Car, tout comme Woodstock, Altamont avait connu différents changements de sites. Et le dernier changement eut lieu vingt-quatre heures avant le début su concert. Vu que rien n’est un effet du hasard, Chip Monk, ex-éclairagiste de l’Apollo ainsi que du festival de Monterey, et futur organisateur du combat Muhammed Ali-Carl Foreman en 1974, déjà en charge de l’infrastructure de Woodstock, hérite aussi de celle d’Altamont ! Chip Monk sera le M.C. de Woodstock et ses interventions jalonnent de sa magnifique voix grave tout le festival. Point culminant de sa carrière : la mise en place de la tournée américaine 1972 des Rolling Stones. De A à Z ! Bill Graham, tenancier des Fillmore et promoteur en chef de tout ce qui touchait à l’organisation de concerts et tournées de groupe sur le sol américain, ne digéra jamais ce coup bas.
A l’heure des comptes, le passif du festival d’amour, de musique et de paix, s’élève à un festin d’agios, de procès et d’arrangements en tous genres. Soit au bilan : plus d’un million six cent mille dollars de perte, auquel s’ajoute une traîne de soixante-quinze actions en justice.
Heureusement, il y a un actif. Et un sacré. Tout a été enregistré. Sur pellicule et sur bande. Il est de notoriété publique qu’un certain Martin Scorsese, premier assistant réalisateur du film, prend en main le montage des trois heures et quelques du long métrage. Quant à la musique, elle est saisie sur bandes via un magnéto quatre pistes. C’est moins bien qu’un huit pistes, mais beaucoup mieux qu’un deux pistes. Plus tard des bandes sur huit pistes seront retrouvées.
Le succès planétaire du film dans les salles et du triple album dans les bacs tendent à rééquilibrer les comptes qui le seront totalement onze ans plus tard.
Mieux vaut tard que jamais.
Ouèche !
Professor BeeB HôPô
1) Jimi Hendrix – Cachet : 18 000 $ – Set list : “Message to Love (Message to the Universe / Hear My Train a-Comin’ (Get My Heart Back Together)” / “Spanish Castle Magic” / “Red House” / “Mastermind” / “Lover Man” / “Foxy Lady” / “Jam Back at the House” / “Izabella” / “Gypsy Woman – Aware of Love Fire” / “Voodoo Child (Slight Return)” / “Star Spangled Banner” / “Purple Haze” / “Woodstock Improvisation” / “Villanova Junction Blues” / “Hey Joe”.
2) Blood, Sweat and Tears – Cachet 15,000 $– Set list : “More and More” / “Just One Smile” / “Something Coming On” / “More Than You Ever Know” / “Spinning Wheel” / “Sometimes In Winter” / “Smiling Phases” / “God Bless The Child” / “And When I Die” /” You’ve Made Me So Very Happy”.
3) Joan Baez – Cachet : 10,000 $– Set list : “Oh Happy Day” / “The Last Thing on My Mind” / “I Shall Be Released” / “Story about how the Federal Marshals Came To Take David Harris Into Custody” / “No Expectations” / “Joe Hill” / “Sweet Sir Galahad” / “Hickory Wind” / “Drug Store Truck Driving Man” – duo avec Jeffrey Shurtleff / “I Live One Day at a Time” / “Take Me Back to the Sweet Sunny South” / “Let Me Wrap You In My Warm and Tender Love” / “Swing Low, Sweet Chariot” / “We Shall Overcome”.
4) Creedence Clearwater Revival – Cachet : 10,000 $ – Set list : “Born on the Bayou” / “Green River” / “Ninety-Nine and a Half (Won’t Do)” / “Commotion” / “Bootleg” / “Bad Moon Rising” / “Proud Mary” / “I Put a Spell on You” / “The Night Time Is the Right Time” / “Keep on Chooglin’” / “Suzy Q”.
5) The Band – Cachet : 7 500 $ – Set list : “Chest Fever” / “Don’t Do It” / “Tears of Rage” / “We Can Talk” / “Long Black Veil “/ “Don’t You Tell Henry” / “Ain’t No More Cane on the Brazos” / “This Wheel’s on Fire” / “I Shall Be Released” / “The Weight” / “Loving You Is Sweeter Than Eve”.
6) Janis Joplin – Cachet : 7 500 $ – Set list : “Raise Your Hand “/ “As Good As You’ve Been to This World” / “To Love Somebody / Summertime” / “Try (Just a Little Bit Harder)” / “Kozmic Blues” / “Can’t Turn You Loose” / “Work Me, Lord” / “Piece of My Heart” / “Ball and Chain”.
7) Jefferson Airplane – Cachet : 7 500 $ – Set list : “The Other Side of This Life” / “Somebody to Love” / “3/5 of a Mile in 10 Seconds / Won’t You Try” / “Saturday Afternoon” / “Eskimo Blue Day” / “Plastic Fantastic Lover” / “Wooden Ships” / “Uncle Sam Blues” /” Volunteers” / “The Ballad Of You & Me & Pooneil” / “Come Back Baby” / “White Rabbit” / “The House At Pooneil Corners“.
8) Sly and the Family Stone – Cachet : 7 000 $ – Set list : “M’Lady” / “Sing A Simple Song” / “You Can Make It If You Try” / “Everyday People” / “Dance To The Music” / “Music Lover” / “I Want To Take You Higher” / “Love City” / “Stand!”.
9) Canned Heat – Cachet : 6 500 $ – Set list : “I’m Her Man” / “Going Up The Country” / “A Change Is Gonna Come” / “Leaving This Town” / “Too Many Drivers at the Wheel” / “I Know My Baby” / “Woodstock Boogie” / “On the Road Again”.
10) The Who – Cachet : 6 250 $ – Set list : “Heaven and Hell” / “I Can’t Explain” / “It’s A Boy” / “1921” / “Amazing Journey” / “Sparks” / “Eyesight to the Blind (The Hawker) “/ “Christmas” / “Acid Queen” / “Pinball Wizard” / Altercation avec Abbie Hoffman / “Do You Think It’s Alright?” / “Fiddle About” / “There’s A Doctor” / “Go To The Mirror” / “Smash The Mirror” / “I’m Free” / “Tommy’s Holiday Camp” / “We’re Not Gonna Take It” / “See Me, Feel Me” / “Summertime Blues”/ “Shakin’ All Over” / “My Generation” / “Naked Eye”.
11) Richie Havens – Cachet : 6 000 $ – Set list : “From the Prison” / “Get Together” / “From the Prison (Reprise)” / “The Minstrel from Gault” / “I’m a Stranger Here” / “High Flying Bird” / “I Can’t Make It Anymore” / “With a Little Help from My Friends” / “Handsome Johnny” / “Strawberry Fields Forever” & “Hey Jude” / “Freedom (Motherless Child)”.
12) Arlo Guthrie – Cachet : 5 000$ – Set list : “Coming into Los Angeles”/ “Wheel of Fortune” / “Walking Down the Line” / “Arlo Speech: Exodus” / “Oh Mary, Don’t You Weep” / “Every Hand in the Land” / “Amazing Grace”.
13) Crosby, Stills, Nash and Young – Cachet : 5 000 $ –
Set acoustique : “Suite: Judy Blue Eyes” / “Blackbird” / “Helplessly Hoping” / “Guinnevere” / “Marrakesh Expres”s / “4 + 20” / “Mr. Soul” / I”’m Wonderin’” / “You Don’t Have to Cry”.
Set électrique : “Pre-Road Downs” / “Long Time Gone” / “Bluebird Revisited” / “Sea of Madness” / “Wooden Ships” / Rappel (Acoustique) : “Find the Cost of Freedom” / “49 Bye-Byes”.
14) Ravi Shankar – Cachet : 4 500 $ – Set list : “Raga Puriya-Dhanashri “& “Gat In Sawarital” / “Tabla Solo In Chaptal” / “Raga Manj Kmahaj (AIap, Jor, Dhun In Kaharwa Tal)”.
15) Johnny Winter – Cachet : 3 750 $ – Set list : “Mama, Talk to Your Daughter” / “Leland Mississippi Blues” / “Mean Town Blues” / “You Done Lost Your Good Thing Now” / “Mean Mistreater” / “I Can’t Stand It” (with Edgar Winter) / “Tobacco Road” (with Edgar Winter) / “Tell the Truth” (with Edgar Winter) / “Johnny B. Goode”.
16) Ten Years After – Cachet : 3 250 $ – Set List : “Spoonfull” / “Good Morning Little Schoolgirl” / “Hobbit” / “I Can’t Keep from Crying Sometimes” / “Help Me” / “I’m Going Home“.
17) Country Joe and the Fish – Cachet : 2 500 $ -Set list : “Janis” / “Donovan’s Reef” / “Heartaches by the Number” / “Ring of Fire” / “Tennessee Stud” / “Rockin’ Round the World” / “Flying High” / “I Seen a Rocket” / “The Fish Cheer” w/ “I-Feel-Like-I’m-Fixin’-to-Die Rag”.
18) The Grateful Dead – Cachet : 2 500 $ – Set list : “St. Stephen” / “Mama Tried “/ “Dark Star “/ “High Time”/ “Turn On Your Lovelight”.
19) The Incredible String Band – Cachet : 2 250 $ – Set list : “Invocation (Spoken Word)” / “The Letter” / “Gather ‘Round” / “This Moment” / “Come With Me / “””When You Find Out Who You Are”.
20) Mountain – Cachet : 2 000 $ – Set list : “Blood Of The Sun” / “Stormy Monday” / “Theme for an Imaginary Western” / “Long Red” / “For Yasgur’s Farm” / “Beside The Sea” / “Waiting To Take You Away” / “”Dreams of Milk and Honey / “Blind Man” / “Dirty Shoes Blues”/ “Southbound Train”.
21) Tim Hardin – Cachet : 2 000 $ – Set list : “How Can We Hang On to a Dream ?” / “Susan” / “If I Were a Carpenter” / “Reason to Believe / “You Upset the Grace of Living When You Lie” / “Speak Like a Child” / “Snow White Lady” / “Blue On My Ceiling” / “Simple Song of Freedom” / “Misty Rose”.
22) Joe Cocker – Cachet : 1 375 $ – Set list : “Who Knows What Tomorrow May Bring (Grease Band seulement) / 40,000 Headmen” (Grease Band seulement) / “Dear Landlord” / Something’s Coming On” / “Do I Still Figure in Your Life” / “Feelin’ Alrigh”t / “Just Like a Woman “/ “Let’s Go Get Stoned” / “I Don’t Need No Doctor”/ “I Shall Be Released” / “Hitchcock Railway “/ “Something to Say “/ “”With a Little Help From My Friends”.
23) Sweetwater – Cachet : 1 250 $ – Set list : “Motherless Child” / “Look Out” / “For Pete’s Sak”e / “Day Song” / “What’s Wrong” / “Crystal Spider” / “Two Worlds” / “Why Oh Why “/ “Let The Sunshine In” /”Oh Happy Day”.
24) John B. Sebastian – Cachet : 1000 $ – Set list : “How Have You Been” / “Rainbows All Over Your Blues” / “I Had A Dream” / “Darlin’ Be Home Soon” / “Younger Generation”.
25) Melanie – Cachet : 750 $ – Set List : “Close To It All” / “Momma Momma” / “Beautiful People” / “Animal Crackers” / “Mr. Tambourine Man” / “Tuning My Guitar” / “Birthday Of The Sun”.
26) Santana – Cachet : 750 $ – Set list : “Waiting” / “Evil Ways” / “You Just Don’t Care” / “Savor” / “Jingo” / “Persuasion” / “Soul Sacrifice” / “Fried Neckbones And Some Home Fries”.
27) Sha Na Na – Cachet : 700 $ – Set list : “Get A Job” / “Come Go With Me” / “Silhuettes” / “Teen Angel” / “Jailhouse Rock” / “Wipe Out / “””Blue Moon / (Who Wrote) The Book of Love “/ “Little Darling” / “At The Hop” / “Duke Of Earl” / “Get A Job (Reprise)”.
28) Keef Hartley Band – Cachet : 500 $ – Set list : “Spanish Fly” / “She’s Gone” / “Too Much Thinkin’” / “Believe In You” / “Rock Me Baby” / Medley : “Sinnin’ for You – Leaving Trunk – Just to Cry – Sinnin’ for You”.
29) Quill – Cachet : 375 $ – Set list : “They Live The Life” / “That’s How I Eat” / “Driftin’” / “Waitin’ for You”.
30) Paul Butterfield Blues Band – $? – Set list : “Born Under A Bad Sign” / “No Amount Of Loving” / “Driftin’ And Driftin’” / “Morning Sunrise “/ “All In A Day” / “Love March” / “Everything’s Gonna Be Alright“.
31) Bert Sommer – $ ? Set List : “Jennifer / The Road To Travel “/ “I Wondered Where You Be” / “She’s Gone” / “Things Are Going My Way” / “And When It’s Over “/ “Jeanette” / “America” / “A Note That Read” / “Smile”.
32) Iron Butterfly – Signés, mais ils sont bloqués à La Guardia. Leur manager demande aux organisateurs d’envoyer un hélicoptère. Ceux-ci renvoient un télégramme avec un mot unique : FUCK, ce même mot avec lequel Country Joe se fera un joli matelas lors d’une séquence phare du festival. Ils touchent cependant 5000 $ pour la location de leur light-show.
PS : avec l’inflation, 1 000 dollars 1969 correspondent à 6500 dollars 2015. Et les cachets sont bien en-dessous de ceux demandés par les managers ces derniers temps. J’ajoute que l’infrastructure d’un concert n’est plus du tout la même hier qu’aujourd’hui. Pour donner un ordre de grandeur : alors qu’un Ford Transit suffisait à transporter le matos d’un groupe dans les années soixante, il faut maintenant au minimum un semi-remorque.
Très instructif.
Salut Prezidan, je vais lire cet article ce weekend, ça m’interesse beaucoup ayant le coffret CD ainsi que DVD sur ce festival. Bientôt en congé, alors bonnes fêtes et à la rentrée
Salut Denis,
Merci ! Tu devrais jeter un oeil sur ce lien qui recèle d’autres articles sur Woodstock qui est quand même une belle arnaque dans laquelle nous sommes tous tombés. Moi le premier !
Ouèche !
https://www.bebopo.biz/tag/woodstock/
Je ne trouve pas que ça soit une arnaque car les musiciens tous réunis en même temps c’est quand même sympa même s’ils ne sont pas à leur top niveau, maintenant s’il est vrai que le festival fut un échec en terme de gestion la vente des CD et DVD a rattraper le coup, mais pas pour tout le monde
Relis bien l’article, veux-tu ? Et tu verras qu’on était bien loin des “trois jours de paix, de musique et d’amour” si vantés par la communication du film sorti en 1970, avec tambours et trompettes.
Et se contenter de la simple et idyllique vision “musicale”, c’est occulter que tout a été bâti autour d’un hypothétique studio. D’autre part, outre le vice-président de Capitol, l’un des deux jeunes hommes d’affaires est l’un des fils d’un baron de l’industrie pharmaceutique.
Enfin, avant les CD et les DVD, les vinyles, les K7 audio et les VHS ont largement contribué à boucher le déficit colossal de ce qui faillit quand même être un désastre voire une catastrophe. Il y eut deux morts à Woodstock, ne l’oublions pas.
Tout le reste est de la pure communication.
Ouèche !
Prof.
Très bien documenté ! 10/10
Oh!!! Et Joe Cocker!!!! Moins cher que Ravi Shankar! J’en reviens pas!
Ridicule le cachet des Who (pour l’époque). J’y crois pas !!
Merci Prof pour toutes ces précisions bien cachées.
Merci mon cher Marvin,
Mais si tu penses que 1000 $ 1969 correspondent à 6500 $ 2015 (Si !), c’est encore plus ridicule. Parce que plus personne ne se dérange pour ce prix-là.
Même pas Jagger pour répondre au téléphone !
Pis les groupes, maintenant, ils viennent avec 50 tonnes d’amplis, praticables, sonorisation, costards, guitares (une vingtaine par gratteux, faut un minimum), costards et une road-crew (machinos, roadies, maquilleuses, guitars-techs, drums-techs, imprésario, road-manager, entraîneur physique, personnel de sécurité, lampistes, etc ….) qu’il faut héberger et salarier. Sans compter les caprices divers. Par exemple : un billard dans la chambre d’hôtel de Keith Richards pour qu’il puisse taper quelques billes avant le fameux concert sur la plage de Rio ! Ou l’ouverture nocturne d’une boutique de disques (Lido Musique) durant le séjour des Stones aux Abattoirs (3 jours) !
Alors imagine le montant du cachet et le nombre de biffetons planqués dans les attachés-case dans un concert actuel. Déjà qu’à l’époque …..
Donc en calculant sur la base du cachet des Who à Woodstock (6250 $) tu as 375 000 $ d’aujourd’hui. Mais pas les Who (ou ce qu’il reste) pour un concert privé chez toi ! Mmourff !
Qu’est-ce que tu veux : de nos jours, pour une blinde t’as plus rien aujourd’hui !
Où allons-nous ?
Ouèche.
Prof.4 AOÛT 2015 À 21 H 53 MIN
A poils sur la glaise , ça c’est bon ! …héhé!